Impression à l'orange sur lit de mâche
Un mouvement irréfléchi et me voilà avec une brûlure sur l'avant-bras. Ma peau se fripe instantanément, encore si blanche, elle ne va pas tarder à rougir et sans doute se couvrir de cloques. Le fer-à-repasser est traître, mais je ne lui en veux pas car je n'ai pas encore mal. Même si ça va venir.
Comme une griffure, le relief de la blessure s'accentue doucement. Je la fait bouger avec ma main, transparente elle roule sur mes veines et j'ai l'impression que je pourrais l'enlever, cette peau. La faire glisser au dessus de ma tête comme un vêtement, et me retrouver réellement nue.
Cela m'est déjà arrivé, alors que je prenais une douche, de me sentir embarrassée de tout cet épiderme, comme si j'avais oublié de me déshabiller avant de me laver. Comme si j'étais forcée de porter ce costume-là éternellement, du moins jusqu'à ce que la mort nous sépare.
C'est très étrange de ce se sentir déguisée, même nue. J'aurais aimé pouvoir me débarrasser de toute cette peau à ce moment là, faire ma mue, et me libérer de cet ultime masque.
Une dernière barrière entre le monde et moi.