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tic... tac
24 avril 2010

23 avril 2010, Eyjafjöll mon amour

Départ avec le dernier bus, arrivée à l'aéroport à 23h.
Quelques individus a l'air lasse attendent déjà, nous sommes quelques dizaines à nous caler dans un coin choisi, tapissé d'une veste, rendu douillet par une simulation d'oreiller pratiquée à l'aide d'un pull, ou d'une écharpe. Les pieds sur la valise pour dissuader un éventuel voleur de slips et de t-shirts sales, les sens ne voulant s'assoupir à cause de ce perpétuel sentiment d'insécurité. Sentiment léger, car aucune menace ne semble se tapir dans l'aéroport d'Édimbourg, à part peut-être l'annonce d'un énième vol annulé, reporté, remboursé ou transféré. Juste l'insécurité de ne pas être chez soi, sous sa couette, dans son lit chaud et familier.
Mon vol est prévu pour 6h25, j'ai encore beaucoup de temps devant moi à patienter et essayer de ne pas trop m'ennuyer. J'ai hésité à prendre un taxi, cela m'aurait permis de venir beaucoup plus tard et réduire ainsi mon temps d'attente, mais la perspective de me dépouiller d'autant de billets d'un coup m'a décidée à relativiser les 7h de patience qui s'étendent désormais devant moi. Une plaine d'ennui.
J'essaie de dormir, j'y arrive un peu. Jusqu'à ce qu'un type se mette à faire les cent pas autour de moi, le pouic-pouic de ses baskets allant et revenant en écho et en stéréo dolby-surround dans mes oreilles, je finis par craquer et je vais me chercher un autre nid douillet un peu plus loin. La voix stridente d'une blonde racontant sa vie dans la zone a fini par avoir raison de ma flemme.
Bientôt deux heures du matin, je trouve une autre banquette suffisamment libre pour que je puisse m'y allonger, mais impossible de me rendormir. Je sors Millénium, peut-être un peu trop complexe à lire quand 70% de mes neurones sont en mode-off et que mes yeux restent difficilement ouverts. J'abandonne et me contente de regarder dans le vague.
A 4h, toutes les compagnies aériennes d'Europe sont représentées aux guichets, les check-in ont commencé, certaines sont en train de booker tous leurs vols de la matinée mais la mienne n'est toujours pas là. Heureusement qu'ils ont précisé qu'il valait mieux arriver deux heures en avance.
L'aéroport s'est brusquement rempli, je n'ai pas bien saisi le moment où les voyageurs ont commencé à débarquer. Une sorte de brume endormie flotte toutefois sur les lieux, les mouvements du personnel et des futurs passagers sont particulièrement silencieux, reflétant le fait qu'on est toujours au beau milieu de la nuit. Les sourires des guichetières et les talons vifs des hôtesses sont pourtant intemporels, on aurait pu s'attendre à ce que les uns soient voilés et cernés et les autres estompés par la fatigue. Mais non, l'heure tardive se ressent à travers la lenteur des gestes, les voix basses et presque chuchotantes, les regards et les peaux ternes sous la couche de normalité.
Une petite vieille sifflotante à la permanente platine impeccable finit par arriver, se trahissant par la veste orange caractéristique de sa compagnie. Seule, elle déballe le matériel et ouvre le guichet, je peux enfin faire mon check-in.
Entre-temps, une américaine bloquée en Écosse depuis lundi dernier à cause des cendres volcaniques a essayé de me faire la conversation, elle a finit par abandonner assez vite, se rendant compte que j'étais pas en état d'écouter ses divagations et encore moins de les traduire.
Dommage, elle avait l'air gentille.

Passage de la sécurité, en guise de petit-déjeuner particulièrement matinal je bois un chocolat et mange un pain au raisins, et me retrouve finalement dans l'avion.

7h15, arrivée en avance à Londres. Je dois encore attendre jusqu'à 11h20, pour prendre la correspondance qui va à Lyon et revenir enfin sur le territoire français.
Les banquettes de London Stansted sont plus moelleuses que celles d'Édimbourg, j'arrive à dormir deux bonnes heures... et je finis réveillée par une mère et sa gamine venues s'asseoir à côté de moi alors que toutes les banquettes alentours sont disponibles. Merci bien.
Après un lunch hors de prix, me revoilà dans l'avion, transformé pour l'occasion en garderie. Des gamins partout, ça roucoule, ça gazouille, ça piaille.
Arrivée à Lyon, je perds mon MP3 entre la descente de l'avion et le passage de la douane, trop tard pour faire demi-tour.
Après une heure de bus, je suis de retour dans ma ville, et mon père vient me chercher en voiture, je finis donc par m'écrouler sur mon lit.
Il est presque 16h, cela fait 18h que je suis sur la route.
Après cela je me souviens vaguement avoir discuté avec mes parents, mangé, et même pris un bain. Puis j'ai dormi jusqu'à 20h30.

By the way, c'était le jour de mon anniversaire.

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Commentaires
C
merci de partager cette expérience!
G
Tu as tout juste un an et trois jours de plus que moi ;)
E
très peu d'années je pense... je viens d'avoir 22 ans et il me semble que tu es très proche de la vingtaine également :)<br /> <br /> et merci pour le compliment!
G
PS : J'aime aussi comment tu décris les choses :)
G
On est nées à trois jours d'intervalle :) <br /> (et quelques années ?) <br /> Well, happy birthday.
tic... tac
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