ricerca dell'anima
L'odeur sèche et glacée de l'Hiver enveloppe la ville depuis quelques jours. Encore quelques pas, et il frappera bientôt à notre porte.
Tout péquin, international ou non, se frotte vigoureusement les mains dans l'espoir de les décongeler un peu tandis que son souffle se cristallise insolemment juste sous son nez. Le soleil nous abandonne au beau milieu de l'après-midi, la nuit s'empresse de prendre sa place aussi vite que possible et tire sur nous la couverture givrée de l'Hiver.
Les écossais préparent Noël, les vitrines des magasins de luxe sont déjà parées de couleurs mordorées et diodes scintillantes.
Je regarde mes expirations prendre forme devant mon visage et mourir aussitôt, et pour la première fois depuis que je suis à Edinburgh, j'ai le blues. C'est l'approche de Noël qui fait ça.
J'ai envie de me pelotonner dans une grosse couverture, devant la cheminée qui tousse ses premières flammes, pas encore bien chaude mais dont la lumière est rassurante et chaleureuse. A son côté, le grand sapin décoré des mêmes breloques décrépies que mes yeux et mes mains connaissent depuis la petite enfance. Les guirlandes soyeuses de toutes les couleurs, les deux oursons déguisés en Père Noël que nous nous évertuons à ressortir chaque année depuis dix ans bien qu'ils soient estropiés, les formes pailletées diverses, les machins que mon frère et moi avions fabriqués en maternelle, un arc-en-ciel de boules de Noël.
Notre sapin est toujours de mauvais goût, mais c'est comme ça. C'est le sapin de la famille Z., unique en son genre, symbole intemporel.
Je me demande où est-ce que je trouverais refuge lorsque tout ça disparaîtra.