back in town

Je suis rentrée il y a une semaine.
C'est comme si je n'étais jamais partie.

J'ai rêvé que je montais au deuxième étage d'un bus rouge et que je traversais Princes Street, et l'irréalité de la chose m'a frappée au réveil : effectivement, c'était un rêve. C'était comme un rêve lointain. Je n'ai jamais parcouru Princes Street, je n'ai jamais été à l'université d'Édimbourg, je n'ai jamais habité à 5 minutes à pied de chez mon copain, j'ai déjà oublié la ville, et ses rues que mes pieds semblaient connaître instinctivement.

Et Grenoble me paraît exactement comme hier, il n'y a pas eu de parenthèse anglaise entre-temps, seulement un rêve dont je me suis réveillée toute drôle dimanche dernier.

Je n'ai pas eu le temps d'écrire ici depuis un bon moment, j'ai été prise par la folie des révisions (qui ont duré presque trois semaines). Nous avons vécu cette période de folie au 7, George Square, entre la petite bibliothèque, la cuisine et la salle des pc, accessible à n'importe quelle heure du jour et de la nuit. Nous avons squatté des buffets, entre deux révisions de psychologie sociale, qui veut une tranche de cochon farci? Des conférences, des meetings, qui se finissent tous par des retrouvailles autour d'un buffet bien garni par un traiteur minutieux, un minimum de culot est nécessaire pour s'incruster. Manger du saumon fumé gratos, et se tirer avec un verre de vin italien. Je n'ai jamais autant apprécié les révisions...
... et planté aussi bien mes examens.
Une question en anglais, et c'est le blanc total entre mes deux oreilles : tu l'as appris par coeur ce putain de cour, en plus il était facile, pourquoi n'arrives-tu pas à retrouver tes mots pour en faire des phrases?
Résultats fin janvier, advienne que pourra.

Et une dernière soirée pendant laquelle j'ai réalisé que j'avais une bande. Stand up Comedy au Jekyll&Hyde, un présentateur vraiment nul, et les chaussettes de JB qui échouent sur un lustre. JB, le culot personnifié avec la voix et aussi un peu la gueule de Doc Gynéco. Mi français, mi londonien, un accent traînant et un look hors normes, des écharpes à fleurs et des fringues arc-en-ciel. Marine, qui déteste les comiques qui s'attaquent au physique des autres pour être drôles, refuse de répondre à l'interpellation de la comédienne qui s'agite sur scène. Marine que j'ai appris à connaître à travers quelques conversations angoissées sur l'avenir, le passé, et l'amour, profondément belle et naturelle. Et Manon bien sûr, et Julie, et Julia, et Alana que je ne reverrais peut-être plus jamais.
C'est étrange tout ça, bien étrange. Je suis un peu perdue pour le moment. J'avais beaucoup de projets, j'avais envie de commencer de nouvelles choses, de me remettre à créer, dessiner, écrire, et pour le moment je glande.
Je redoute le second semestre, le retour de Jordy vers la vie écossaise qui est déjà si loin de moi et l'adaptation à ma "nouvelle ancienne" vie.
Une amie partie en Erasmus l'année dernière m'a dit que si tout paraît si bizarre au retour, c'est parce que toi tu te sens changé, et que tu te retrouve confronté à un monde familier qui lui n'a pas changé. Tu te sens mal adapté. Cela me paraît assez juste, j'espère seulement que je ne vais pas redevenir doucement une loque, et qu'après quelques temps de repos et de glandouille nécessaire pour récupérer, je vais me bouger.
Faire des choses.
Faire quelque chose.
Faire quelque chose de moi et arrêter de me prendre la tête. Du moins je vais essayer.

A part ça, joyeux noël à tous ceux qui passeront dans le coin. Profitez-bien de la bonne bouffe et de vos cadeaux :)

Everything will be OK - Don Hertzfeldt
Pas de sous-titres français malheureusement, et un peu dur à comprendre. Mais même si vous pensez ne pas avoir un très bon niveau en anglais, essayez tout de même de regarder. Parce que c'est génial.

Comments

[Goodbye C.]

De belles choses t'attendent. C'est sûr.
Welcome back :)