Introduction en surface

Je suis une pessimiste, une vraie. Une putain de grosse pessimiste qui songe en permanence à l'aboutissement des choses, à leur destin éphémère. Je suis bloquée au terminus.

Lorsque j'ai une idée, avant de commencer à entreprendre quoi que ce soit, je me dis : à quoi bon ? De toute façon ça finira aux oubliettes. De toute façon je l'emporterais avec moi, dans ma mort, où cela disparaîtra avec le temps. Tout ce que l'on fait est voué à l'oubli. Si rien ne dure, alors à quoi cela sert-il d'entreprendre ?

Parfois je vais au bout de mes projets, et cela me rend triste. Le matériel n'est pas éternel, pour la pensée c'est encore pire. On réfléchit à vide, on pense, on élabore du vent.

Souvent j'ai des accès lyriques, lorsque je vois défiler le paysage, de la musique dans les oreilles. Je me rends compte de la force de mon émotion à ce moment précis, et putain, qu'est-ce que je me sens vivante. Puis vient la panique : je dois profiter, je dois profiter à fond de ce présent sans songer au jour où tout cela s'arrêtera. Parce que rien ne me terrifie plus que cela : perdre à tout jamais ces bonheurs anodins. Les confidences nocturnes, le chocolat à la menthe, dEUS aux alentours de minuit dans le tram qui me ramène chez moi, nager, m'endormir lorsque je n'arrive plus à empêcher mes yeux de se fermer, regarder Pulp Fiction pour la centième fois avec mon frère au beau milieu de la nuit, rire jusqu'à en pleurer, regarder les tapis orangé de feuilles d'automne, le caramel, le thé Earl Grey, les paysages qui défilent encore et toujours.

J'écris pour graver des choses, j'écris pour me comprendre aussi, mais surtout pour évacuer. J'écris ça mais à vrai dire je n'en sais rien, j'ai juste envie d'écrire et étrangement, j'ai aussi envie d'être lue.

Bienvenue sur le blog d'une fille qui a peur du noir.

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Comments

[Goodbye C.]

En surface, vraiment ?