'cause this may be the last time you hear the Boogie song

Je crois que je vais commencer à compter les fantômes que je crée, j'suis sûre qu'il en existe déjà une colonie toute entière et de tous les âges. Aujourd'hui j'en ai pondu un sur Teviot place, pile à l'endroit où j'ai réalisé que j'avais oublié mon pc dans un café vingt minutes plus tôt.

Course en sens inverse, essoufflée, le coeur qui bat à mille à l'heure. Ce n'est qu'un objet, hein ? Un objet qui contient une tonne de souvenirs, des photos, des textes aussi, des images collectionnées au fil du temps, ainsi que la dissertation que j'avais déjà à moitié terminée, tout ça à recommencer, disparition d'un bout de ma vie passée et d'une base pour mon futur. Sans compter, bien sûr, le coût matériel d'une telle perte. Et pratique aussi, car sans pc on est pas grand chose à l'université d'Edimbourg.

En plus j'ai trouvé le moyen de me perdre, me voilà à un feu rouge en train de regarder la carte avec des larmes qui gouttent dessus. Illisible. Les gens s'en foutent, bien entendu.

Une fois j'ai pleuré dans un tram qui me ramenait chez moi, pendant une bonne vingtaine de minutes : les gens détournent le regard. Tant mieux remarque, dans ce genre de moment j'ai plutôt envie qu'on me foute la paix. Je ne me souviens plus de la raison pour laquelle j'ai pleuré ce jour-là, mais le fantôme né de ma peine devait être très mal habillé. Ouais j'me souviens de mes fringues mais pas de la cause de mon chagrin, superficielle hein ?

Quoi qu'il en soit j'ai débarqué en sueur au Tea-tree-Tea, il y avait déjà des gens installés à la place que nous avions laissée vacante, j'ai bugué : regard vitreux, fixe, bras en l'air, mon pc n'était plus là.
Les deux amoureux installés regardaient la folle pétrifiée sans rien dire en attendant sans doute qu'elle dégaine un colt et les abatte de sang froid.

' we have your laptop ! '

Une voix dans mon dos, salvatrice, quoique nasillarde, aucun sourire des deux côtés, elle toute absorbée par le nettoyage d'une table et moi par le parcours incertain de la révélation à travers mes neurones.

Ils avaient mon pc. J'ai fondu en larmes un bon coup en les remerciant avec un accent horrible et j'me suis tirée.

Un texto : Ne cour plu il l on mi de coté je les ai aplé

…

Si seulement j'avais regardé mon téléphone 10 minutes plus tôt.

Bref.
J'ai donc passé une bien belle journée toute pourrie, j'ai quand même réussi à (à peu près) finir l'essai que je dois rendre lundi sur Astrophil et Stella de Sir Philip Sidney (et j'avais pas écrit de dissert' depuis le lycée). En cadeau un mal de tête et les nerfs à vifs, sans compter le pc oublié qui m'a fait perdre 1h et un pied (un faux mouvement et paf 7 kgs d'électronique sur les orteils). Enfoiré.

Je suis donc un tantinet énervée.

Sans compter la présence des trois comportements qui me font totalement vriller et qui se sont accumulés aujourd'hui même :
1) me couper la parole pour dire quelque chose qui n'a rien à voir
2) ne pas m'écouter du tout quand je parle
3) me dire 'chut'.
L'un des trois me hérisse, les trois en même temps me font entrer en mode Berserk. Ou Hulk, c'est pas mal non plus mais j'ai pas trouvé de costume à ma taille.

Ma meilleure amie m'a dit un jour, et comme je cite deuxpointsouvrezlesguillemets : "si tu étais énervée contre moi je penses que je me chierais dessus."
Ouais ça manque de classe mais personne n'a dit que cet article serait classe (et y'a pas de case à cocher sur canalblog, sinon j'aurais précisé interdit aux moins de 18 ans et aux labradors jaunes. Je hais les labradors jaunes.)
Je me rends pas vraiment compte, je suis rarement en colère. Énervée, ça m'arrive régulièrement d'être mal lunée ou d'avoir la haine contre tout et n'importe quoi, mais la vraie colère j'ai dû la ressentir 3 ou 4 fois dans ma vie et je suis presque sûre de pouvoir me rappeler de ces moments-là, de la cause de ma colère, et de son intensité. La sensation de perdre le contrôle.

Je n'en suis heureusement pas là aujourd'hui, et après une tablette de chocolat noir à la menthe, une série TV perrave et une nuit de sommeil, je suppose que ça ira mieux.

Mais en attendant je vrille, je vrille totalement, bientôt on va me confondre avec une fusilli et Monsieur Panzani en personne va venir me capturer avec son filet spécial, et je vais finir dans un paquet de pâtes entourée par toutes ses autres victimes.

Peut-être même que tu me mangeras. Oui toi. Fais attention, la prochaine fois.

Comments

[Goodbye C.]

J'ai oublié de dire que j'adorais la photo :D

[Goodbye C.]

J'aime les labradors jaunes, mais j'aime encore plus les fusili.

J'ai eu la même aventure avec un objet qui a pris trop de place dans ma vie aujourd'hui : mon téléphone portable. J'ai cru l'avoir perdu, et finalement quelqu'un l'a retrouvé. Si je l'avais vraiment perdu, je ne sais pas si j'en aurais racheté... On devient tellement dépendant, jusqu'à se sentir tellement perdu sans, c'est pas cool, vraiment pas cool.
Mais bon tout va bien, ils vécurent heureux, eurent beaucoup de petites cartes mémoires, et blablabli et blablabla.

Tu me fais penser... Si j'avais pu, je serais partie étudier à l'étranger, en Angleterre, irlande... Mais bon, tout ça n'aurait fait que de l'électronique en plus XD

Sinon hier j'ai mangé une pomme, et ce soir peut-être des fusili.

Tout ça pour dire que ton article est classe, je trouve ^^

A bientôt !